04.05.2021 - Marylène Ouellet

Votre employé se qualifie-t-il pour le congédiement ?

Visionnaire, créatif, enjoué, mais... 

Dans le blogue précédent, je vous ai partagé les différents déterminants clés pour l’augmentation de vos capacités créatives. J’ai abordé les enjeux liés à l’inclusion de la neurodiversité au sein des organisations et comment les employés neuroatypiques peuvent venir palier ce besoin criant en matière de créativité et d’innovation.

De plus en plus, nous entendons parler de la neurodiversité et des bénéfices qu’offrent les personnes neuroatypiques en entreprise.  Au risque de me répéter, de billet en billet, ces personnes, pensant et agissant différemment, peuvent percevoir des événements, des enjeux, des problèmes, des émotions bien avant la majorité. Ils sont, disons-le, décalés.

Je vous ai aussi fait part des raisons pour lesquelles je n'étais pas une bonne employée, "la" bonne employée. Effectivement, j'étais différente, soit trop vite, soit trop lente, et lente, parce qu'il m'arrivait souvent de m'obstiner à comprendre et à faire comprendre l'invisible. Autrement dit, des nuages. Tout compte fait, mon empathie, ma clairvoyance et mon intuition en importunaient plus d’un.

Alors, pourquoi est-il important de ne pas comparer la courbe d'apprentissage d'un employé neuroatypique à celle d'un employé neurotypique ?


Vers un management personnalisé

Vous vous en doutez sûrement, c'est simplement parce qu'ils sont différents. Par voie de conséquence, il serait incongru, voire néfaste, de comparer deux personnalités ou deux modes de pensées différents. Dans le cas contraire, en ne les comparant pas, et en les laissant être, vous obtiendrez d’eux plusieurs angles aux problèmes et nombreuses solutions. C'est là où mon incompréhension et mes questionnements ne cessent de tourner en boucle. Pourquoi nous privons-nous de telles mines d'or ? 

En souhaitant ardemment que cette question résonne et se transpose en une véritable réflexion collective, je vous incite tous à réfléchir aux impacts sociaux et économiques que cette non-inclusion exerce sur notre système de santé et nos organisations.

Augmenter la production, standardiser les procédures d’opération, optimiser les investissements, accélérer l’acquisition des compétences et chercher le “fit” à tout prix, voilà la recette du parfait désastre si notre objectif est d'accroître la créativité par l’inclusion de la neurodiversité. À une époque où l'homme devait être "la" machine, pour reprendre grossièrement les mots de Frederick Winslow Taylor, et où l'optimisation du temps et de l'argent était synonyme de succès, force est de constater que ceci n'aide en rien l’inclusion de la neurodiversité.



Le temps c'est de l'argent ou « Time is money ».

- Benjamin Franklin


Le culte de la performance

Mais qu'en est-il aujourd'hui de cette culture de la performance et du rendement à une vitesse ?

Une chose qui semble de plus en plus évidente, c'est que nous passons d'une culture de la performance à une culture centrée sur l'humain. La fameuse courbe d'apprentissage que nous avons tant utilisée est peut-être voire fort probablement à la veille de disparaître. C'est simple, la variabilité neurologique de l'espère humaine est de mieux en mieux comprise, et surtout, recherchée.

Revenons à cette courbe ou à ces courbes d'apprentissage. Sachant que ces individus sont différents, visualisons maintenant à quoi ressemble la courbe d'apprentissage de l'employé neuroatypique. C’est difficile n’est-ce pas ? Effectivement, elle est imprévisible et c’est ce qui fait de cet employé une personne créative et unique. Puisque leur rendement est soit trop vite soit trop lent, et que leur performance dépend de l'utilisation de leur plein potentiel, il est probable que leur rythme d'apprentissage vacille. Un peu comme leur pensée analogique et en arborescence, leur courbe d'apprentissage va dans tous les sens. Bref, une "courbe" zigzagueuse.

Ceci étant, je terminerai en vous présentant ma vision du moment. La métaphore que j'en fais ne doit être prise au premier degré, mais je crois sincèrement que de comparer la courbe d'apprentissage d'un employé neuroatypique à celle du neurotypique, c'est un peu comme comparer le concept du "standard" et du "sur-mesure", le prix sera-t-il le même ? Absolument pas.

Disons maintenant que le prix à payer est élevé, mais que celui-ci vient avec originalité et enthousiasme, est-ce le "standard" ou le "sur-mesure" qui réussira le mieux à se différencier sur le marché ?

Si vous avez apprécié ma vision et sa perspective, et que vous désirez mieux vous outiller dans la compréhension de vos employés atypiques ou neuroatypiques – car il faut si l’on vise l'inclusion sociale et la pérennité – vous pouvez nous contacter et nous nous ferons un plaisir de vous accompagner vers le succès.